dimanche 12 décembre 2010

D'actualité III

Et pourquoi êtes-vous à ce point impliqués dans mes affaires personnelles? Simplement parce que, grâce à vous, je suis devenu l'être le moins existant qui soit. Je vous écris rapport sur rapport (et je continuerai, soyez sans crainte) auxquels vous n'avez daigné répondre qu'une fois, encore que de façon très lapidaire. C'est votre droit, bien entendu, mais en ne me répondant pas, vous me donnez le sentiment que le monde m'abandonne, qu'il est incapable désormais de m'apporter le moindre soutien et que je dois me débrouiller sans lui. Qui suis-je et que suis-je devenu? Je vous pose la question, sachant très bien que vous n'êtes pas à même d'y répondre.

Claude Delarue dans 'La Lagune', Editions Denoël, 1974

jeudi 4 novembre 2010

D'actualité II (Coma)

Les comas simulés chez les individus sans papiers, c’est autre chose. Ils se savent au bord de l’expulsion, et ils s’attachent désespérément à cette dernière chance. C’est pourquoi ils sont réfractaires à la parole et aux gestes de compassion et il faut d’autres moyens pour les réveiller. C’est-à-dire, des moyens plus durs. Evidemment ce jour-là, j’avais affaire à un coma simulé de ce type.
Au début, j’avais pitié d’eux. Mais j’ai pris l’habitude. Et j’ai fini par me dire que je ne faisais qu’appliquer la loi et que ce n’était pas moi qui la faisais. Mais ces pauvres types qui croient désespérément à leur dernière chance m’ont souvent fait penser aux victimes des incendies d’immeubles qui se jettent dans le vide pour échapper aux flammes. Comme eux, les sans-papiers se jettent dans le coma simulé pour échapper à l’expulsion, mais cela n'aboutit à rien.
On est un peu mal à l’aise à l'idée de confier aux policiers, sans la réveiller, une personne qui ne bouge pas et qui respire à peine. En quelque sorte, on a besoin d’une ultime preuve. Alors on la réveille. La plupart du temps, je délègue la tâche de réveiller les comas simulés à Ingrid, l’infirmière la plus ancienne et la plus expérimentée. Elle y parvient en leur enfonçant un tuyau dans la gorge. Se faire enfoncer un tuyau dans la gorge est une torture insoutenable et un être humain en état éveillé ne peut réagir autrement qu’en saisissant le tuyau pour l’arracher de sa gorge. C’est comme un réflexe. Donc ce jour-là aussi, il a saisi le tuyau mais Ingrid l’avait déjà propulsé jusque dans l’estomac, et c’est pourquoi, au moment où le tuyau s'est précipité hors de la bouche, un liquide vert foncé, d’une odeur aigre et très intense, a jailli du tuyau et a été projeté contre les murs tout autour et contre mes collègues. J’ai ensuite établi le certificat. J’ai coché la case « compatible » et j’ai effacé l’autre. J’ai livré le sans-papiers à la police. Ils l’ont traîné à travers la cour puis l’ont poussé dans leur voiture.
Extrait La Vie pétrifiée (Nils Trede), Quidam Editeur

mercredi 6 octobre 2010

D'actualité I

On bombarda le palais présidentiel de La Monéda et quand le bombardement cessa le président se suicida et ce fut tout. Les jours qui suivirent furent étranges, c'était comme si soudainement nous avions tous été jetés d'un rêve dans la vie réelle, même si parfois l'impression était exactement inverse, comme si d'un coup nous nous étions tous mis à rêver. Et notre vie quotidienne se déroula selon ces paramètres anormaux : dans les rêves tout peut arriver et nous acceptons que tout arrive. Les mouvements sont différents. Nous nous déplaçons comme des gazelles, ou comme le tigre rêve que les gazelles se déplacent. Nous nous déplaçons comme une peinture de Vasarely. Nous nous déplaçons comme si nous n'avions pas d'ombre et comme si ce fait atroce n'avait pas d'importance pour nous. Nous parlons. Nous mangeons. Mais en réalité nous essayons de ne pas penser que nous parlons, de ne pas penser que nous mangeons.

Roberto Bolano dans Nocturne du Chili

vendredi 17 septembre 2010

Souvenir (extrait d'un manuscrit virtuel)







Elle était allongée sur le canapé, tournée sur le côté. Elle se pinçait la racine du nez entre le pouce et l’index. Sur la petite table devant le canapé il y avait ses cigarettes, son café. « C’est triste comme tu vis maintenant », ai-je pensé. « Toujours installée sur ce canapé, soit assise à boire du café froid et à fumer tes cigarettes, soit allongée à essayer de trouver un peu de sommeil. Que puis-je faire? Si je viens chez toi on se dispute, c’est insupportable, tu me prends pour un intrus qui déstabilise ton univers, si je t’invite tu ne viens pas. Si je te propose de faire un petit voyage tu refuses. Que puis-je faire? C’est tellement triste. »

Quand j’ai levé le regard, je me suis aperçu que les reproductions de Manet et de Paul Klee n’étaient plus là. J’avais grandi avec ces toiles. A travers elles ma mère m’avait appris à apprécier les Beaux-Arts, elles étaient comme des membres de la famille. J’espérais qu’elle ne les avait pas jetées. Je me suis levé pour m’assurer que le Modigliani au dessus de son lit était à sa place. Oui, ouf! Je suis retourné dans le salon où j’ai vaguement regardé le courrier. Sur le bureau se trouvait, depliée, une lettre de la faculté de philosophie de Heidelberg.

Madame,
Hélàs, je suis devenu très vieux et tout me pèse. Veuillez m’excuser de vous avoir adressé un courrier. Ce n’était que l’expression de ma sympathie pour le destin d’un de mes élèves et je ne puis laisser cette sympathie pour quelqu’un avec tant de talents sans qu’elle surgisse dans ma mémoire. Je ne voulais qu’exprimer cela. Nous devons tous vivre nos destins.

Sincèrement,

Hans-Georg Gadamer


J’avais les larmes aux yeux. J’avais honte. Il fallait toujours avoir honte avec cette femme quand elle s’adressait aux autres. Toujours des comportements déplacés, incompréhensibles, choquants. A quel point j’en étais las de m’excuser à sa place, de faire semblant de ne pas la connaître. J’ai pris la lettre et je me suis à nouveau installé à côté d’elle.
« Tiens, tu as reçu une lettre du Professeur Gadamer? »
Pas de réponse.
« Pourquoi il s’excuse? Qu’est-ce que tu as encore fait? Qu’est-ce que tu lui as écrit? »
Elle s’est relevée, a mis ses lunettes. Elle a lu la lettre.
« C’est bien une deuxième lettre, ai-je poursuivi. Il t’a envoyé une première lettre, tu as répondu je ne sais pas quoi et alors il a répondu avec celle-là. »
Elle a froncé les sourcils. Elle avait l’air triste.
« Tu veux bien me faire lire la première lettre aussi? Non, bien-sûr que non. Tu l’as déchirée, tu l’as jetée, je m’en doute. Tu es comme ça. Tu as toujours été comme ça. Les plus belles choses, tu les jettes. Rien à faire. C’est même pas la peine de s’énerver. »
Elle m’a regardé dans les yeux, soudainement elle s’est mise à rire. A quel point ce rire me fait mal. Ce rire désemparé, plein de détresse. Ce rictus involontaire, cette capitulation de l’âme devant la vie qui veut dire : « je suis indiciblement triste. Mais je n’ai plus la force de pleurer. C’est pour cela que je ris comme ça. Les nerfs me lâchent, les forces me quittent. C’est par faiblesse que je ris comme ça. Mais crois moi, je suis infiniment triste. »
Je me suis assis à côté d’elle sur le canapé et j’ai posé un bras sur ses épaules.

« Tu as fait des dessins ces derniers temps? »

Elle a saisi un bloc d’esquisses et me l’a mis dans les mains. J’ai feuilleté les pages. C’est si beau ce qu’elle fait. Cette vivacité, cette simplicité. Des objets de son appartement, des paysages des alentours. Quelques traits précis, noirs, bien prononcés, quelques tâches de couleur. Des titres au bas des pages. Les maisons d’en face. Nils assis sur le balcon. Souvenir de Heidelberg. Il doit y avoir une sorte de filtre dans son regard, une sorte de libre réinvention du monde, d’où vient sinon cette approche innocente, bienfaisante pour représenter les choses? Tout a l’air un peu désordonné, presque explosif, je ne perçois pas de règle, pourtant je reconnais tout, les motifs sont reconstitués avec tant de vérité et de justesse.

« C’est très beau ce que tu fais », ai-je dit.
Elle a haussé les épaules, a pris une gorgée de café.
« Tu ne veux pas les garder pour une fois? C’est tellement dommage si tu les jettes. Tu as fait des milliers de dessins dans ta vie. Il n’en reste qu’une dizaine. Tous les autres ne sont plus là. »
Elle a encore une fois haussé les épaules. Allumé une cigarette, pris une gorgée de café froid.
« Viens. On se promène. Il fait beau. »


Elle est devenue grosse. Elle marche lentement. Ses cheveux sont gras. Elle surveille le sol, pose doucement un pied devant l’autre. D’une main elle s’agrippe à mon bras, dans l’autre elle tient un grand sac vide. Elle s’arrête, lève le regard.
« On va où ? »
« Chez Bolay. »
Quand elle goûte de son gâteau, un sourire clément éclaire son visage. Elle semble en bonne compagnie et loin de moi. Elle met beaucoup de sucre dans le café.
« Tu ne veux pas revenir, travailler à l’hôpital ici ? »
Silence
« Et ton livre ? »
« ça avance »
« Ils ne veulent pas de ton livre. S’ils en voulaient, ils l’auraient déjà édité. »
« C’est long … »
« Ils n’en veulent pas, je te dis. Ils n’en voudront jamais. »

Elle sort les cigarettes de son sac, fume. Elle pose le briquet d’un geste ferme. Elle ne sourit plus. Elle a l’air amère, dégoûtée. Je regarde son sac, ce sac vide comme sa vie, vide comme son futur, vide comme ses perspectives, ce sac beaucoup trop grand pour un paquet de cigarettes et un porte-monnaie vide. Soudainement elle me regarde avec l’expression d’une infinie perplexité. Son regard me perturbe, me déstabilise. Je paye nos consommations. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi lui dire. Je me sens absolument désarmé. On quitte le café, on retourne à la maison. Elle saisit ma main. On marche quelques pas main dans la main. J’aime sa main. Elle est douce, à la fois noble et très énergique. C’est une bonne main.


Dans les jours qui ont suivi, j’ai adressé un courrier au Professeur Gadamer. J’y ai exprimé mon regret quant à d’éventuelles lettres au contenu inapproprié qu’il aurait pu recevoir de ma mère. J’ai également parlé un peu de moi, de mes études. Peu de temps après j’ai reçu cette réponse:

Cher Monsieur,

Je me doutais de cela à peu près. Votre lettre m’a fait plaisir. Elle prouve que vous vous êtes efforcé de surmonter le lourd destin de vos parents. Soyez assuré de ma plus sincère compassion. Je n’ai malheureusement plus de contact avec votre père, mais je suis certain que ses immenses talents porteront leurs fruits à nouveau.
Hélas c’est le destin. Il frappe l’un et l’autre est frappé en même temps. Je partage votre chagrin.

Votre Hans-Georg Gadamer

« Hélàs, c’est le destin. Il frappe l’un et l’autre est frappé en même temps. » Cette phrase m’a beaucoup interpellée. Car je n’acceptais pas ce principe. L’idée de me laisser entraîner dans cette histoire qui concernait mes parents. J’ai toujours voulu garder mes distances, être autonome. Dès l’âge de douze ou treize ans j’avais compris que je n’avais rien à attendre de mes parents, que je ne pouvais compter que sur moi-même si je voulais m’en sortir.

jeudi 13 mai 2010

Ich bin hier nicht eigentlich

Ich bin hier nicht eigentlich in einer Wohnung, sondern in der materiellen Expansion eines Menschen, in seiner Psyche, in seinem Innenleben. Ich gehe, indem ich durch diese Räume gehe, durch die Gefühle eines Menschen, durch seine Vergangenheit. Ich bin in lebenden Räumen. Selbst das Ticken der Uhr an der Wand lebt, spricht die Jahre, die hier vergangen sind, aus. Es gibt keinen Winkel, der nicht belebt sei – man hat das Gefühl, dass im Kopf, in den körperlichen Grenzen jener Person, die diese Räume bewohnt, nicht genügend Platz war, nicht genügend Platz ist, um auszudrücken, was in ihr vorgeht. Alles scheint Ausdruck innerer Vorgänge zu sein, das Zeugnis einer besonderen Bezugnahme zur Welt.

Man kann es ja nicht beschreiben. Man kann nur feststellen, dass man es gerne beschreiben können würde, dass dies aber nicht möglich ist. Man kann dennoch dies und das sagen. Kann wenigstens sagen, worauf sich das Nicht-sagen-können bezieht. So drückt man wenigstens ein tröstendes Bedauern aus und es lindert ein wenig die Ohnmacht, die in diesem Nicht-sagen-können steckt.

Ich möchte, dass die Wohnung erhalten bleibt, wenigstens zwei, drei Monate lang. Ich bezahle die Miete. Ich möchte eine Zeitlang hier wohnen, bei dir sein, obgleich du nicht da bist. Möchte versuchen, dich zu verstehen. Möchte dies und das sagen. Auch wenn man es nicht wirklich aussprechen kann.


***

Gehe hinaus „ins Dorf“, wie du das, was längst zur Vorstadt geworden ist, stets genannt hast. Bin gestern erst angekommen, irgendwie vor ein paar Stunden erst. Es ist kalt, der Himmel juwelenartig blau. Die Sonne scheint blendend hell. Gehe die Hofeinfahrt hinauf, dann rechts herum, gehe deinen Wege zum Einkaufsladen, zum Bäcker, zum Metzger. Gehe bergab, den beiden spitzgiebeligen Häusern mit den Jugendstilelementen in der Fassade entgegen. Jenen Häusern gehe ich entgegen, die ich doch kenne, die mir aus Zeichnungen, Kollagen und Fotographien vertraut sind, vielmehr dadurch als durch deren wahrhaften Anblick hier in der Straße. Wenn ich zurücksehe, geht der Blick durch die Straße hinüber auf den Trümmerberg, auf seinen ebenen, an den Kilimajaro erinnernden Gipfel und auf das verschachtelte, grob verputzte Haus davor, jenseits der Gleise. Auf jenes Haus, das ich auch kenne. „Die Häuser gegenüber“ heißt eines deiner Bilder. Nur drei, vier Striche, fertig. Deine Initialen darunter gesetzt in einem energischen, fast Wut ausdrückenden Schriftzug. Noch ein Farbklecks hier und dort. Aber nicht unbedingt. Wahlweise.
Der Schnee knackt unter der Last der Schritte. Ist irgendwie ein Gefühl wie Wundschorf, der von der Haut abbricht und es fühlt sich wohl an. Ein hellblauer Bus fährt vorüber. Biege nach links um, gehe ein Stück durch die Fußgängerzone, dem Lebensmittelladen entgegen. Diese kleinstädtischen, verschrobenen Straßenlaternen mit ihren unsäglichen Glaskugelkonglomeraten. Und diese Biertheke links. Dann im Laden. Kein Hunger. Warum mich niemand anspricht? Seltsam. Auswahl aus dreizehn Sorten Kartoffeln. Gehe zurück, mache die Tür auf, - klack, klack - welch ein wunderbares, vertrautes Geräusch das Schloss beim Öffnen macht. Doch diese Bodenkacheln. Mit irgendeiner Paste zusammengebackene Specksteinstücke. Sieht aus wie Sülzewurst. Und dieses Geländer. Jenes von Etage zu Etage sich umbiegende Hartgummiband.

Mache die Wohnungstür auf, freue mich, wieder hier zu sein. Freue mich an dem guten, vertrauten Duft. Freue mich, wieder zu Hause zu sein. Bin so weit fort von zu Hause. Weiß gar nicht, wo das ist. Dann, ganz von allein kommt die Frage: Wo bist du? Lege mich eine Weile hin und gehe dann zum Telefon. Man redet über dies und das und dann heißt es plötzlich, als von deiner Lehre zur Goldschmiedin die Rede ist, dass du mit der Art der Menschen einfach nicht klargekommen seist.
Welche Art?, frage ich nach.
All das Zwischenmenschliche. Was das Leben in Gesellschaft fordert. Umgangsformen. Pünktlichkeit. Sein, wie die anderen sind. Bei Gesprächen mitreden müssen, auch wenn man nicht mitreden will. Die Vorgaben punktgenau erfüllen. Die Pausenzeiten auf die Minute genau einhalten. All das. Konnte sie nicht. Damals ist sie auch zum ersten Mal krank geworden. Als sie diese Beinschmerzen bekommen hat. Da konnte sie ein Jahr lang fast nicht mehr gehen. Aber diese Beinschmerzen hat sie bestimmt nur entwickelt, damit sie nicht mehr in die Werkstatt gehen musste.


***

Lege mich eine Weile hin und gehe dann wieder los. Gehe am Fluss, einem grauen Band zwischen schneebedeckten Hängen, entlang. Von Eiskappen bedeckte Steine ragen aus dem Wasser. Man geht ohne etwas zu fühlen, geht irgendwann unter Arkaden hindurch und dann, weiter flussaufwärts, ist der Fluss von Eis bedeckt. Schwäne Waten mit bedächtigen Schritten darüber. Dann das Gebäude. Was soll man dazu sagen? Es könnte auch ein pharmazeutisches Versuchslabor sein. Oder ein Ministerium. Oder eine Fabrik. Sonst irgendetwas. Nichts deutet darauf hin, was es ist. Innen, in einem etwas abgelegenen Winkel der Eingangshalle, ziehe ich meine Schuhe um. Tausche die Stiefel gegen leichte Halbschuhe ein, verstaue die Stiefel im Rucksack.
„Meine wirklichen Schuhe sind im Rucksack“ geht mir dieser Satz durch den Kopf und denke dabei an den Titel eines Romans meines Kumpels Denis Lachaud Le vrai est au coffre – Das Original ist im Tresor. Mit meinen Stiefeln, dem Original im Tresor, käme ich weit weg von hier, denke ich mir, und dies zu wissen gibt mir Sicherheit, tut mir gut.

Wie schlecht es mir hier geht. Wie sehr mich alles hier abstößt. Diese kaltbeleuchteten Flure, dieser einzige, auf Zimmertemperatur erwärmte, gigantische Kühlschrank.

Komme an. Sage dazu einfach nichts. Es piepst und blubbert. Auf einer Flasche lese ich die Worte „erschreckende Pflege“. Einen Moment später korrigiert das Auge den Lapsus und liest „erfrischende Pflege“, jene Worte, die wirklich auf der Körperlotionsflasche stehen. Schaue zum Fenster hinaus. Blicke auf Krähen, die in großer Höhe über den fein gewebten Zweigen der Bäume fliegen. Sie sind seit jeher so über die Bäume geflogen. Wir haben sie immer wieder bei Spaziergängen gemeinsam so beobachtet. Und damals war es genau gleich. Vor zehn, vor zwanzig Jahren. Nichts hat sich verändert. Tröstende Ewigkeit steckt in diesem Bild.


***

Vorhin beim Aufwachen habe ich mir gedacht, dass ich sie gerne fragen würde, was sie mit dem einen oder anderen Bild sagen, ausdrücken wollte. Was sie sich dabei gedacht hat. Und dann fragte ich mich, ob ich sie das überhaupt jemals gefragt habe und antworte mir „wohl nicht“ und sage mir, dass das auch nicht nötig war, da ja klar ist, was sie damit getan hat: Sie hat damit ihr Innenleben in die sie umgebenden Räume und Dinge getragen, hat ihre Gefühle, vielleicht auch ihre Visionen, ihr tieferes Verständnis der Welt ausgedrückt. Ein Eindruck: Es sind auch Huldigungen, Danksagungen. Denkmale will ich wohl sagen, an Menschen, an Orte. An ihre Eltern. An „das Dorf“, an Heidelberg. Es ist einfach ihre Sprache, jene Sprache, mit der sie ihre Gefühle, ihre Erinnerungen ausdrücken konnte, im Gegensatz zur wirklichen, zur gesprochenen Sprache, mit der sie das so schwer konnte.

Die ganze Wohnung ist ein einziges Bild. Ein schönes Bild. In dem man sich gerne aufhält. „Tout parle d’elle“ wie Floriane gesagt hat, - alles erzählt von ihr. Die Schranktüren sind bemalt. Die Zimmertüren auch. Nicht alle. Die eine und die andere. Wahlweise. Und die Küchenschränke. „G - H -“, der Name ihres Vaters, ist mit dicken Filzstiftbuchstaben auf die mittlere Tür des Hängeschranks geschrieben. Der Schriftzug umrahmt ein Küchenrezept – ein aus einer Illustrierten ausgeschnittenes Rezept mit Kochanleitung und Fotographie des zubereiteten Mals. Ich glaube, du bist nie zu seinem Grab gegangen. Dieses dagegen, der Schriftzug und das Bild sind deine Art, ihm zu gedenken. Deine Art, sein Grab zu besuchen. Die drei Türen des Küchenschrankes verwandeln sich plötzlich zum Altar.

Die Kunst geht in die Räume hinaus, in die Lebensräume und in die Gegenstände. Das kennt man doch irgendwoher. Woher noch? Sag’s schon. Ja, von den Urvölkern kennt man das. Von den Indianern, den Aborigines, den Höhlenmenschen. Wo Kunst und Leben eines sind. Wo Kunstraum und Lebensraum miteinander verwoben sind. Wo das Geistige und das Materielle, das Nützliche und das Ästhetische nicht voneinander getrennt sind. Daher kennt man das. Und so ist es hier auch. In deiner Wohnung.


***

Gehe mit dem Fotoapparat durch die Räume und fotografiere alles ab. Man kann es ja nicht sagen, nicht ausdrücken. Man versucht sich irgendwie zu helfen, würde es so gerne bewahren. Die Fotos werden das auch nicht können. Auf ihnen wird alles schrumpfen, wird nichts im Kontext, alles nur aus dem Kontext herausgerissen zu sehen sein. Dabei ist der Kontext so wichtig. Das, worin das, was man auf den Fotos sehen wird, eingebettet ist. Sie werden den Duft, der in diesen Räumen ist, nicht festhalten können. Nichts wird ihn bewahren können. Jenen herzhaften, rauchigen Duft, den die etwas dicke Luft der Zimmer in sich trägt. Man wird irgendwann die Fenster öffnen, die Gegenstände hinaustragen, andere hereintragen und mit diesem Akt wird dieser Duft verlorengehen. Was könnte ihn festhalten, ihn bewahren? Worte können das nicht. Sie können nur die Tatsache bekunden, dass diese Räume ein einzigartiger, köstlicher Duft durchdringt und ihr Bedauern darüber, dass er vergehen wird. Die Erinnerung vielleicht. Aber man kann sich an einen Duft auch nicht erinnern. Das einzige das geht, meiner Erfahrung nach geht, ist, wenn man später an einen anderen Ort kommt, den der selbe, ein ähnlicher Duft durchdringt, dass man sich dann an den vorigen wieder erinnert, man die gleichen Gefühle, die er mit sich gebracht hat, wieder fühlt.


***

In der Welt deiner Eltern war alles definiert, war alles klar. Alles hatte seine Bestimmung, seine Funktion. Alles war nützlich. Alles war einem Zweck untergeordnet: das Bestehende zu sichern und möglichst zu vermehren. Für dich dagegen war nichts klar. Du hast alles jeden Tag aufs Neue angesehen, ihm eine Chance gegeben, sich neu zu definieren. Die Gegenstände hatten für dich zunächst einmal eine Form, eine Struktur ... Und ihre Funktion? Die war sekundär und wandelbar. Das, was die Dinge für dich waren entschied sich im Augenblick, von innen heraus. Du hast nie kalkuliert. Du hast nie irgend etwas aus Berechnung getan, wahrscheinlich kein einziges Mal in deinem Leben. Deshalb übrigens – als Konsequenz daraus – warst du allein und arm. Materiell arm.

Hier hängt ein Reklameplakat vom Baustoffmarkt, mit Reisnägeln sorgfältig befestigt, an der Wohnzimmerwand. Was ist darauf zu sehen? Bohrmaschinen, Kabel, Zangen, Steckdosen, Klebeband, etc. Was hat das an einer Wohnzimmerwand verloren? Man kann es sich leicht machen und schnell urteilen. Doch hängen im selben Raum auch Reproduktionen von Rembrandt, Modigliani, Cézanne und Paul Klee und man darf daher annehmen, dass das Werbeplakat in deinen Augen in die gleiche Reihe, in den gleichen Kunstraum gehört. Da steckt kein programmatischer Gedanke dahinter wie „Das ist auch Kunst“ oder „Alles ist Kunst“. Solche Betrachtungen sind dir völlig fremd. Ich glaube vielmehr, dass dir dieses Plakat kurzum in die Hände gekommen ist, es dich angesprochen hat, Assoziationen ausgelöst hat und du es dann, ohne es noch als ein Werbeplakat zu betrachten, als ein ästhetisches Objekt verstanden und behandelt hast. Darin liegt der schöpferische Akt, das Besondere deiner Art. Das Besondere deines Umgangs mit allen Dingen.

Ich sehe auch so gern die beiden von dir verbogenen, von den Eltern geerbten Silberkaffeelöffel an; den einen, dessen Griff du so kunstvoll zu einem sich schlängelnden Element verbogen hast und den anderen, den du in einer resoluten Geste einmal in der Mitte um 180° umgeknickt hast und den du dir durchaus bisweilen an die gefüllte Kaffeetasse hängst. Was du dir dabei gedacht haben mochtest? Als du die Löffel verbogen hast? „Bitteschön, da könnt ihr sehen, was ich mit euren im Voraus abgeleckten, zum Löffeln bestimmten Löffeln mache, das ist für mich überhaupt kein Problem.“ Das vielleicht. Oder etwas ganz anderes. Sei‘s drum. Es ändert nichts.


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Was kommt eigentlich zuerst? Das Anderssein oder das Alleinsein? Interessiert man sich zuerst für das, was sonst niemanden interessiert und ist deshalb allein oder ist man zuerst allein und beginnt dann, als eine Art einzig verbleibender Ausweg aus dem Alleinsein, sich für Dinge zu interessieren, für die sich sonst niemand interessiert?
Jemand hat mir dieser Tage gesagt, dass du schon sehr früh, bereits als junges, kerngesundes Mädchen schweigsam gewesen bist, dass du bei den gemeinsamen Treffen mit den Mitschülerinnen der Goldschmiedeschule wenig gesagt hast, immer ein wenig abwesend, „anderswo“ gewesen seist und ich glaube in der Tat, dass du ziemlich früh deinen Mitmenschen suspekt geworden bist, dass du durch deinen nach innen gerichteten Blick, deine Mimik, durch die grazile Form deiner Hände zu erkennen gegeben hast, dass in deinem Kopf andere Gedanken, in deinem Herz andere Gefühle, in deinen Augen andere Bilder sind als bei den geselligen Menschen und du dadurch, durch deine bloße Gegenwart, bei den anderen Aversionen ausgelöst hast.

Gesellschaft hat eine dem Licht ähnliche Funktion. Sie entmystifiziert, macht, dass scheinbar alles klar, alles verständlich wird; Gesellschaft befreit von der furchteinflößenden Allgegenwart des Unbekannten. Das Alleinsein bannt den Menschen in das Halbdunkel seines Innenlebens.

Ich habe es zuerst gar nicht wahrgenommen, vielleicht auch nicht wahrnehmen wollen. Habe diese und jene Schranktüre geöffnet, habe es kurz in die Hand genommen, konnte dazu nichts denken, habe es wieder zurückgelegt, die Schranktüren wieder verschlossen und dann Kaffee gekocht. Habe eine erste Tasse gefüllt, geraucht, den Löffel in der Tasse herumbewegt und kam nicht mehr los davon, fand es „trauriglustig“ um das Wort zu nennen, das sich mir aufgedrängt hat, hatte plötzlich eine Träne im Auge und bin dann wieder aufgestanden, habe die Schranktüre aufs Neue aufgeschlossen und habs herausgeholt, das fast gewichtlose, aus einer Einkaufstasche de PRIMA-Marktes mit feinsäuberlich gearbeiteten Rückstichnähten gefertigte, mit Luft gefüllte Plastiktütenkopfkissen.


***

Etwas hätte einmal geschehen sollen, so etwas wie eine Variante von diesem hier, aber festlicher, fernab des alltäglichen Lebens, eine Reise, und hätte sie nur drei Tage lang gedauert, mit Anfahrt und Hotel, mit Blick auf einen See oder aufs Meer und mit einem Ziel, das einen mit Vorfreude erfüllt.

Da sind wir also losgegangen, durch die Straßen hinunter zum Fluss, haben am Kiosk der Sonntags immer geöffnet hatte noch etwas Proviant eingekauft (Eis am Stil und Süßigkeiten in der Hauptsache; da war immer ein so freundlicher Mann mit einer schwarzer Augenklappe auf dem einen Auge und wuchernden Augenbrauen über dem anderen, der mit einer silbernen Pinzette Papiertüten nach unseren Wünschen gefüllt hat, sie uns mit einem gütigen Lächeln überreichte). Diese Ecke, wo das Sonntagslädchen war (so nannten wir den Kiosk) und an der ein Fluss und zwei Bäche ineinander flossen, gab eine ganze Menge her, man brauchte gar kein Auto. Man konnte am Fluss entlanggehen, mit Keschern kleine silberfarbige Fische fangen, konnte rote Sandsteine umdrehen und sehen was darunter war. In der Regel war da nur eine Mulde im glänzenden Sand durch die ein Wasserinsekt kroch aber man konnte ja nicht ausschließen dass einmal ein Krebs oder ein Goldstück darunter in Erscheinung treten würde und diese Eventualität war Motivation genug, um Sonntag für Sonntag erneut die Flusssteine umzudrehen. Man konnte auf der Uferwiese Drachen steigen lassen oder in den halbwilden, auf die Wiesen folgenden Hangwald eindringen dort Indianermotive in Sandsteinfelsen meißeln und mit neongrünen Fiberglaspfeilen Vögel abschießen was uns aufgrund der langen Übung irgendwann auch gelungen ist, sogar im Flug. An einer Stelle am Flussufer war eine Quelle. Inmitten der Uferwiese sprudelte das glasklare Wasser aus dem Boden und verwandelte sich in einen Bach, der in einer geraden Linie dem Fluss entgegenfloss. Dort haben wir oft ein Tuch auf dem Boden ausgebreitet, haben uns gesonnt und in Zeitschriften geblättert, uns gegenseitig mit Sonnenöl eingerieben, Federball gespielt. Du hattest immer deine extravagante Sonnenbrille mit dem dicken Plastikgestell und den schwarzen Gläsern auf was uns so peinlich war, da du damals weit und breit die einzige gewesen bist die eine solche Sonnenbrille hatte und wir deshalb stets befürchteten, dass die Passanten dich für geistesgestört halten würden. Dort gab es auch Sumpfdotterblumen und jene übermannshohe Hohlstilpflanzen, die man mit einem einzigen Messerschlag durchschneiden konnte und die dann so seltsam langsam umfielen, nach einigen Momenten im Schwebezustand das Gleichgewicht verloren. Ja, da war eine Menge los dort unten am Fluss und im Wald auch. Vom Sonntagslädchen aus führte ein anderer Weg in den Wald, ein steiler, schlecht befestigter Pfad über den man wahlweise den so genannten Wildpark oder den Waldsee erreichen konnte. Im Herbst haben wir dort oft Pilze gesammelt. Und wie viele. Nur die besten, Steinpilze und Maronen, körbeweise. Oben am Waldsee gab es Frösche, Kaulquappen, Kröten und Salamander mit denen wir uns regelmäßig eingedeckt haben um die Bestände in unseren diversen Terrarien aufzustocken. Dort gab es auch ein kleines Restaurant. Falls wir genügend Knete hatten, gingen wir dort Sonntags auch mal essen.

In den Wildpark bin ich meistens allein gegangen. Übrigens viel öfters als du oder sonst jemand sich vorstellen kann, manchmal über Wochen hinweg jeden Tag. Das hatte mit deinem Alleinsein zu tun und mit den Uhus die es dort gab. Wenn du Tag für Tag auf einem Stuhl im Wohnzimmer gesessen bist, du immerzu geweint hast und sich die verbrauchen Taschentücher um dich herum auf dem Boden angesammelt haben und du gewimmert hast dass du immer allein seist, dass du außer deinen Eltern und deinen Kindern niemanden mehr hättest auf der Welt – da musste ich in den Wildpark und den Uhus in die großen gelben Augen sehen, es war das einzige das half. Ich weiß nicht warum das so war. Warum es half. Aber es half.

Irgendwann führte unser Weg uns wieder nach Hause zurück. Dort hat jeder eine Zeit lang für sich dies und das getan. Wir hatten ja all diese Tiere – Aquarien, randvoll gefüllt mit Guppys und Zebrafischen, hatten Wellensittiche, Hasen, Meerschweinchen, ein Terrarium voll Salamander und Frösche. Ich habe oft einfach in ein Aquarium gesehen. Oder einem Wellensittich das Sprechen beigebracht. Manchmal habe ich in diesen ein, zwei Stunden in denen jeder etwas für sich getan hat auch Hausaufgaben gemacht. Aber das war selten. Es hatte ohnehin keinen Zweck. Irgendwann hast du die Tür aufgemacht und gesagt „kommt ins Wohnzimmer, ich habe etwas vorbereitet“. Da lagen dann Pinsel auf dem Tisch und Wasserfarbenkästen, Stifte und Federhalter und vor jedem Platz ein Block oder ein kleiner Stapel Papier und du hast gesagt „kommt wir malen jetzt alle zusammen“ und zwischen diesen Utensilien lagen all jene Gegenstände die du während unserer Ausflüge zusammengesucht hast, all die Dinge die dir gefielen, - Steine, Zweige, Blätter, ein Stück Blech, vom Fluss geformtes Holz, vom Fluss geformte Steine, ein altes Werkzeug und du hast gesagt „macht etwas daraus wenn ihr wollt, zeichnet es ab, malt es an, bastelt etwas daraus, ganz gleich. Und wenn man einmal angefangen hat, hast du solche Dinge gesagt wie dass man immer von dem, was bereits auf dem Papier ist ausgehen müsse, dass alles Weitere vor allem dazu passen müsse, nicht jedoch zum objektiven abgezeichneten Gegenstand, der sei nur zur Inspiration da, man müsse sich von ihm befreien. Man solle auch nicht allzu genau hinsehen, immer nur einen Augenblick, ein, zwei Sekunden lang und dann wieder aufs Papier sehen und tun, was das Papier verlangt, was einem die Strukturen, die Farben die dort bereits zu sehen sind, zu tun Lust und Freude bereiten.

Das waren wunderbare Stunden. Du hast mir so viel beigebracht. Und das hätte einmal eine Fortsetzung haben sollen, aber festlicher, fernab des alltäglichen Lebens, in Form einer Reise, und hätte sie nur drei Tage lang gedauert, mit Anfahrt und Hotel, mit Blick auf einen See oder aufs Meer und einem Ziel, das einen mit Vorfreude erfüllt.


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Da war immer diese Idee, dass du anderswo glücklicher gewesen wärst. Dass du anderswo glücklicher hättest sein können. Das lässt mich nie los. In Berlin vielleicht. Oder in New York. Schon in Freiburg. An einem Ort, wo Kunst einen Wert hat, wo die Menschen miteinander sprechen, wo man anhält, wenn man sich begegnet, sich gegenseitig erzählt, was man tut, was man vorhat, sich gegenseitig die Projekte vorstellt. Es ist schon erstaunlich. Was einem begegnet. Wenn man hier durch die Straßen geht. Oder durchs eigene Haus. Muss etwas in den Keller bringen, einigen Gegenstände kurz im Hof zwischenlagern. Da kommt der Nachbar, dieser rundköpfige Bierbauchtyp und stellt klar: „Die Sachen müssen sofort weg. Wenn ich gleich mit dem Auto raus muss auf die Autobahn, dann muss die Durchfahrt frei sein“ … Mit dem lebt sie im selben Haus. Wahnsinn. Gehe weiter, an den Kugellaternen vorüber, etwas später an den Schrebergärten entlang. Die sind wie sie sind und warum auch nicht. Doch diese Stacheldrahtzäune. DIESER STACHELDRAHT. In drei Reihen zwischen nach innen sich umbiegenden Eisenstangen spannt er sich aus. Um einen Schrebergarten zu beschützen. Was kann man dazu sagen? Auf den Fotographien der KZs sieht der Stacheldraht auch so aus. Dann im Neubauviertel, einige Schritte weiter sind über den Eingangstüren Miniaturdächer angebracht, zwei Quadratmeter messende Plexiglasdächlein. Was ist der Zweck dieser Dinge? Vor wem habt ihr Angst? Was drücken sie aus über euren Geist, eure Repräsentation der Welt? Des Mitmenschen?


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Gelbe Farbe in Flecken auf ein Stück Pappkarton geschmiert. Titel: Die Tatsache


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Ach ja, das wollte ich auch noch erzahlen. Als wir einmal mit unserem Onkel Tilman in die Toskana gereist sind, mit solch einem alten R4, ich glaube er war violett. Damals, vor fünfundzwanzig Jahren ungefähr, ging es dir noch besser. Damals warst du eine junge Frau ohne diese Beingeschwüre und diesen dicken Bauch, der dich seit Jahren quälte. Tilman fuhr deines Empfindens nach immer zu schnell und wenn er beim Fahren italienischen Rotwein trank oder Querflöte gespielt hat und das Lenkrad in diesem Fall mit den Knien bedient hat wurde es, das muss man dir zugestehen, in der Tat bedenklich. Wir sind also nach Italien gefahren, haben die Alpen durchquert und sind dabei an eine gigantische Baustelle gekommen, an die Baustelle einer Autobahn. Inmitten wildromantischer Natur wurden halbe Bergwände weggesprengt, wurden monumentale, in schwindelerregende Höhe aufsteigende Betonpfeiler ins Tal gestellt und die Fahrbahn, ein achtspuriges Ungetüm, breitete sich bereits zwischen den Pfeilern aus. Das hat uns alle empört, jener brutale Eingriff in die Natur - außer dich. Dir gefiel diese Autobahn. Jene nüchternen, mit rechten Winkeln untereinander verbundenen Strukturen, das kompromisslose Material, Beton, sie hatten eine wohltuende, eine erlösende Wirkung auf dich. Im Gegensatz zur unübersehbaren, chaotisch-multimorphen Materialien-und Formenfülle der Natur …

Diese Episode hatte wenige Tage später noch eine überraschende Fortsetzung. Das war vor einem Bild Modiglianis, einem Frauenakt, in irgendeinem Museum Mittelitaliens. Ich weiß nicht mehr in welchem, weiß noch nicht einmal mehr in welcher Stadt. Wir standen gemeinsam davor – und da hast du mir von den Linien in den Werken Modiglianis erzählt, von jenen klaren, die Volumen definierenden und das Gesamtwerk strukturierenden Linien und da hab ichs endlich verstanden, was bei der Autobahnbaustelle ungefähr in dir vorgegangen sein mochte und seitdem bin ich frei, versuche es wenigstens zu sein, von jenem ekelhaften, bereits im Voraus gedachten Denken.


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Ich dachte, wir hätten noch mindestens zehn Jahre vor uns. Zehn Jahre, die ausgereicht hätten, um alle Blockaden zu lösen, um unsere Schwierigkeiten, miteinander zu sprechen, zu überwinden, sie einfach sich in Luft auflösen zu lassen. Zeit, um uns alles gegenseitig zu verzeihen. Zehn Jahre, in denen ich dir all die Fragen hätte stellen können, die ich dir schon so lange stellen wollte (zu deiner Vergangenheit, zu deinen Bildern). Zehn Jahre, in denen du mich endlich einmal besuchen gekommen wärst. In denen wir einmal gemeinsam eine Reise unternommen hätten. In denen wir uns endlich einmal wieder in den Armen gehalten hätten. Alles schien beliebig aufschiebbar, schien unbegrenzt vertagbar.

Nun sitze ich hier an deinem Frühstückstisch, drehe dumm den Löffel in der Tasse herum und sage mir, dass wir nie mehr miteinander sprechen werden, dass wir nie mehr miteinander sprechen werden können. Dass es für all dies nun zu spät ist. Wahnsinn, wie einen das trifft. Nun habe ich nur noch das Ticken der Uhr, um mir die Jahre erzählen zu lassen, die hier vergangen sind und die Gegenstände, die hier sind, deine Schmuckstücke und die Bilder, die Möbel, mein schwaches Gehirn um daran etwas über dich herauszufinden. Meine Erinnerungen. Den guten Duft, der in diesen Räumen herrscht. Der bald durch die Fenster hinauswehen wird. Dessen Verlust mich ärmer machen wird.


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Besteige den Trümmerberg. Wie wunderbar das ist, auf dem karstigen Weg bergauf zu gehen, an den alten, vernachlässigten Gärten vorüberzuziehen, an den rostigen Zäunen entlangzugehen, durch deren Maschen die Zweige der Hecken wachsen, Dornenzweige, Efeu, heruntergekommene Eiben. Die alten knorrigen Bäume darin, von Flechten und Moos überzogene Apfel-und Birnenbäume, sie sind doch viel schöner, als die an Pfählen festgebundenen Züchtbäume, die sie dort unten in den Vorgärten haben. Hier singen Vögel, sind keine Menschen, hat die Luft einen so guten, frischen Duft. Weiter oben, auf der Reststrecke bis zum Gipfel ist Urwald, wächst alles in vollkommener Freiheit kreuz und quer und plötzlich erscheint es mir als ginge ich, je höher ich komme, deiner wahren Natur entgegen und denke mir, wie ich von dort oben auf die Vorstadt, „das Dorf“, zurücksehe, dass du dort nun nie mehr hingehen wirst, dass du anstelle dessen ein letztes Mal umziehen und dann endlich glücklich sein wirst, das wünsche ich dir so sehr.

Schaue über die Stadt hinweg und blicke überall ich auf ein Stück Vergangenheit, auf ein Stück gemeinsam verbrachtes Leben, dort drüben, da ist die Wildnis, jener lang hingezogene Wall wo es damals noch Rebhühner und wilde Fasanen gab und dort, da ist der Fluss, zieht in einer großen Schleife in den dichten Wald und da sind wir doch Sonntags immer Fahrrad gefahren und dort, da ist der Wasserturm und das Schwimmbad nebenan mit dem Zehnmeter-Sprungturm wo du – wie war das noch? Geschwommen bist du ja nie. Das Wasser war dir immer zu kalt.


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Bekomme diese SMS und gehe gleich los. Gehe am Fluss entlang. Fühle nichts. Komme an. Gehe die Stufen hinauf. Dieses kalte Neonlicht. Kein Mensch weit und breit. War doch jeden Tag da. Nun bist du ganz allein gegangen. Vielleicht hast du ganz allein gehen wollen. Schiebe eine Hand unter deinen Rücken. Fühle deine Wärme. Fühle, dass du jemand Gutes warst. Es schneit. Taktvolle Geste der Natur.

So. Und jetzt?

Als ob du das sagen würdest. So sieht es aus.

An deinem rechten Handgelenk ist immer noch eine Binde. Presst Kompressen auf die Haut. Ziehe sie ab. Stecke sie ein. Massiere noch einmal deine Waden. Sehe die Geschwüre an den Knöcheln. Die dir die letzten Jahre deines Lebens verpfuscht haben. Wenn die nur nie gekommen wären. Was solls. Hier ist eine absolute Grenze. Was nun?

Kopf hoch, Junge. Damit werde ich auch noch fertig.

Als ob du das sagen würdest. So sieht es aus. Würdevolles, ernstes Gesicht.

Gehe am Fluss entlang zurück. Fühle die Binde in der Jackentasche. Ist immer noch warm. Das Wasser rauscht. Es ist eben doch immer der gleiche Fluss.


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Entrümpeln. Wahnsinn. Welch ein Wort. Was soll es heißen? Was bedeuten? Ich spare mir den Weg zum Wörterbuch und weiß auch so, dass man das nicht sagen darf. Nicht zu dem, was nun geschehen wird. Wie seltsam die Menschen doch sind. Wie ekelhaft auch. Entrümpeln. Schon die erste Silbe: „ent“ … was muss man sich darunter vorstellen? Etwas in der Art wie „fertigwerden mit“, „abschalten“, „abschaffen“ – und „rümpeln“? Als ob hier jetzt nur noch Müll wäre. Dabei ist alles was hier ist im Grunde unantastbar, ist mit der Liebe und der Seele eines Menschen verbunden – und wenn man an diesem letzten Schritt auch nichts ändern kann, man kann es wenigstens sagen, wenigstens aussprechen dass dies – von entrümpeln zu sprechen – nicht richtig ist. Es ist ein so sachliches Wort. Bezeichnet einen so administrativ-treulosen Vorgang. Es spricht auch etwas aus über die Menschen. Sagt etwas darüber aus wie sie sind, zu ihrer Art mit der du nicht klargekommen bist. Dass sie die Vorstellung haben, dass man Dinge, die einem anderen Menschen wertvoll waren, die zu ihm gehört haben, einfach verschwinden lassen, einfach entfernen könne. Diese Vorstellung impliziert, dass es keine Verbindung gibt zwischen den Dingen und den Menschen, keine reale, bleibende, innige Bindung. Dabei hatte alles einen Wert für dich, einen eigenen, autonomen Wert, war in einem Mindestmaß Person, Individuum, indem es bei dir war, indem es dir gefiel, dir anvertraut war. Indem es in den selben Räumen war, mit dir den selben Lebensraum teilte. Verdammt, ja, jetzt habe ich es vielleicht, die Sache mit der Art der Menschen, das Unvereinbare zwischen dir und den anderen Menschen das war wohl, ist, die Vorstellung, dass man in Räume hineingehen und dann wieder, ohne etwas Persönliches darin zu hinterlassen, wieder aus ihnen hinausgehen könne, wohingegen du die Räume so sehr gebraucht hast um in sie hinauszugehen, leibhaft in sie hinaus, hineinzugehen und –